**Après une journée chargée et particulièrement occupée, les membres du Parti Québécois ont eu droit à un nouveau logo, à un discours du nouveau chef, mais surtout un renouvellement de la vision du Parti sur son rôle dans la joute politique.**
L’heure n’était pas aux célébrations excessives pour les membres du PQ. Les nouvelles à l’interne sur le financement, le nombre de membres et de donateurs demeurent un point positif, mais tous s’entendent pour dire que le parti n’est pas dans une situation idéale, voire favorable. À un an des élections, le gouvernement caquiste semble intouchable et le Parti Québécois peine à séduire l’électorat.
Toutefois, c’est là que l’on reconnaît les grands, face à l’adversité, les membres ont répondu présents. J’étais présent à ce congrès et je crois bien avoir vu au moins 200 personnes dans la journée. C’est sans compter les personnes présentes sur Zoom. Le fonctionnement hybride, autrefois impossible à envisager, risque de devenir populaire, car très efficace. Nous avons pu évaluer, débattre et voter sur plus de 120 propositions des membres, une journée très productive!
#### Résolument indépendantiste.
Si les gens doivent retenir une chose de ce congrès, c’est que le Parti Québécois ira en élection et dans l’arène avec comme mandat clair de faire la promotion de l’indépendance. Plusieurs propositions des membres ont d’ailleurs été adoptées visant à clarifier aux Québécois les modalités de cette indépendance : Monnaie, budget, armée, frontières, etc. Pas de tergiversation, un vote pour le PQ est un vote pour la réalisation de l’indépendance. C’est un vent de fraîcheur quand on compare ce positionnement face à celui des chefs précédents. Que ce soit Jean-François Lisée et son référendum dans un 2e mandat, Pauline Marois et son manque notoire de clarté sur la question (un thème récurrent avec les péquistes et l’indépendance diront certains) ou encore Lucien Bouchard et son idée de génie d’imposer les fameuses « conditions gagnantes ».
Est-ce que c’est forcément la solution permettant le meilleur résultat en 2022? Probablement pas. Est-ce que c’est la meilleure solution à long terme pour l’idée d’indépendance et pour sa réalisation? J’en suis convaincu. Le Québec ne peut pas se permettre de ne pas présenter cette opportunité à ses citoyens, le coût est simplement trop grand. Quand même le Québec ne réalise pas son indépendance, c’est un énorme levier de négociation que de pouvoir mobiliser rapidement environ 40% de sa population pour quitter le Canada alors que ce dernier tente depuis bientôt 30 ans de faire mourir l’idée. Si l’idée d’indépendance disparaît, si personne n’accepte ce rôle lourd et bien souvent ingrat, tous les Québécois en paieront le prix.
#### Des candidatures de qualité.
Le Parti Québécois a profité de ce congrès pour présenter à ses membres cinq candidats à l’investiture pour les prochaines élections. Aicha Van Dun, Pierre Nantel, Stéphane Handfield, Gabrielle Lemieux et Alexis Deschênes. Chacun de ces candidats est une belle victoire pour le PQ, car ils envoient un message important : oui le chemin sera difficile, mais il y a toujours des patriotes et des braves pour braver la tempête.
C’est aussi un solide coup de pouce pour le leadership du nouveau chef qui se devait de consolider sa place de capitaine du navire. Ces candidatures l’aident sur ce point. J’ai particulièrement aimé monsieur Handfield et monsieur Deschênes, deux candidats aux profils différents. Alors que monsieur Handfield est un avocat spécialiste en immigration reconnu au Canada, monsieur Deschênes est un jeune journaliste avec un charisme et une éloquence que l’on voit rarement au Québec. Les deux ont su captiver la foule, mais d’une manière tellement différente.
#### Non le parti n’est pas mort.
Je sais, je suis un peu biaisé, mais je ne crois pas que le parti soit mort. Trop de gens y croient encore, trop de membres y mettent du temps, trop de gens ont travaillé toute leur vie pour ce parti pour qu’ils puissent mourir sans se battre. C’est le grand défi d’un parti politique dépassant l’ambition d’obtenir le pouvoir que de rester pertinent lorsque son but premier n’a plus la force d’attraction des années antérieures.
Ce n’est pas la première fois cependant que le PQ fait face à cette situation. Le PQ n’est pas mort, mais il n’a pas droit à l’erreur. L’élection de 2022 devra être menée de main de maître de façon à permettre au PQ d’être une menace en 2026. Il faudra réussir à remettre le mot indépendance dans le vocabulaire commun, il faudra réussir à présenter ce projet de société comme une alternative au projet canadien et enfin, il faudra réussir à inclure les gens dans ce grand projet.
Avec tous les événements des dernières années, je crois que nous avons plus d’exemples concrets que jamais, vivement la fin de la pandémie et un retour des autres enjeux de société qui ont été complètement effacés par cette dernière.