Il faut changer notre vision de l’impôt

**C’est bien connu, le Québec est une nation aimant particulièrement les taxes et les impôts. Ne venez pas me dire le contraire, les Québécois ont constamment votés pour des partis renforçant le « modèle québécois » depuis la Révolution tranquille. Je trouve cet amour pour les taxes et les impôts un peu malsain, examinons pourquoi.**

Tout d’abord, le plus grand problème au Québec vient du fait que les gens croient que le système de santé et les services publics sont gratuits. C’est un mythe particulièrement dommageable causant une dévalorisation des services offerts, une surutilisation et comme on peut le constater une pénurie. Non seulement ces services ont un coût monétaire pour le gouvernement et donc les citoyens, mais ils ont aussi un coût économique : le coût d’opportunité.

#### Est-ce que le gouvernement dépense de manière optimale notre argent?
L’économie, comme le reste de notre existence est une question de compromis. Nos besoins et nos désirs sont illimités, mais hélas, nos ressources ne le sont pas. Ça implique forcément des choix, des sacrifices et des insatisfactions.

Toutefois, l’optimisation de ces ressources permet aussi d’optimiser les besoins et désirs comblés et chaque décision économique implique que l’on sacrifie une autre option. Il faut donc garder cette logique en tête, particulièrement lorsqu’on parle des l’utilisation des fonds publics, car le gouvernement joue un rôle exceptionnel économiquement parlant. Il est arbitre, juge, bourreau et participant. Il a aussi un monopole sur la force et la violence avec le système de justice. Chaque loi, chaque décret, chaque impôt est toujours écrit avec cette idée de la coercion en tête. Faites ce qui est dit ou alors…

Ainsi, il serait important que le gouvernement garde en tête le fait qu’il gère l’argent des citoyens, mais en plus de ça, l’argent des citoyens pris sans que ces derniers puissent refuser ou consentir. Le gouvernement doit donc avoir une responsabilité morale et éthique de bien gérer cet argent et de pouvoir prouver que chaque dollar qu’il retire aux citoyens contribue plus à répondre aux besoins et désirs de la société que de laisser cet argent à ceux l’ayant gagné. Sinon, nous encourageons une utilisation non optimale de notre argent et consentons à une réduction de notre bien-être pour des raisons idéologiques.

La question que l’on doit se poser collectivement et individuellement : est-ce que l’argent que le gouvernement prend de mon salaire, que j’ai travaillé pour obtenir répond mieux à mes besoins et mes désirs? Si la réponse est non, est-ce que cet argent est utilisé de manière à faire bénéficier la société dans son ensemble de manière suffisante pour que cette collecte soit justifiée?

#### Prendre au sérieux l’impôt.
Un autre gros problème au Québec c’est qu’on parle de l’impôt comme si c’était une nouvelle coupe de cheveux. Quand je vois des politiciens proposer de hausser les impôts ou des taxes à tour de bras comme si ça n’affectait personne, ça me frustre. Est-ce normal d’en venir à banaliser de prendre l’argent des autres comme on le fait au Québec? On l’a tellement banalisé que ceux qui quittent ou sont frustrés de la situation se font traiter d’égoïste.

Excusez-moi, mais j’ai du mal à comprendre comment quelqu’un désirant conserver ce qu’il a gagné en sacrifiant son temps, la ressource la plus précieuse et la plus rare de notre existence, serait un égoïste. Si quelqu’un au Québec est égoïste, ce sont bien les citoyens et les politiciens toujours prêts à venir piger dans les poches des autres pour répondre à leurs besoins.

C’est bien de cela qu’il s’agit dans bien des cas, des gens veulent obtenir des services « gratuits », car ils ne veulent pas payer pour ces services. Ils demandent donc à la société, les autres citoyens, de payer la facture à leur place. Est-ce vraiment plus juste ainsi? Est-ce vraiment un modèle soutenable?

Il est plus que temps qu’un parti politique remette en question ce paradigme du toujours plus d’impôts au Québec. Qu’un politicien fasse preuve de courage et dise aux électeurs qu’il ne détient pas la solution, que l’État n’est pas la solution.

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