La pertinence d’équipes nationales du Québec

**Dans son plus récent ouvrage intitulé Équipe nationale du Québec : un projet rassembleur et identitaire. Robert « Bob » Sirois fait l’éloquente démonstration de la nécessité, mais aussi de la faisabilité d’avoir des équipes nationales représentants le Québec à l’internationale. Une décision qui n’est pas seulement motivée par un désir nationaliste ou indépendantiste, mais surtout par une compréhension que le sport est bien plus que ce qu’il prétend être.**

Tout d’abord, il me semble important de vous présenter l’auteur de cet ouvrage que je recommande à toute personne intéressée par le sport, la politique ou les deux! Robert Sirois est un ancien joueur de la LNH dans les années 70 qui a représenté les couleurs des Capitals de Washington au match des étoiles en 1978. À la suite d’une grave blessure au dos, il poursuivra son implication sportive en fondant notamment la Fondation Équipe-Québec, mais aussi en écrivant le livre Le Québec mis en échec. Cet ouvrage sur la discrimination et le racisme anti-québécois aura été un autre signal d’alarme lancé sur le sort et le développement de nos jeunes espoirs qui sera malheureusement ignoré. Quelques années plus tard, on apprenait qu’Équipe Canada Junior interdisait aux joueurs francophones de parler français dans les vestiaires. Au lieu de rassembler comme il devrait, le sport au Canada renforce les divisions et la discrimination et continue de nuire à l’épanouissement des athlètes québécois. De là vient l’idée d’avoir nos propres équipes au Québec.
#### Une idée qui a fait son bout de chemin.
L’idée d’avoir des équipes nationales au Québec ne date pas d’hier et la popularité récente de cette initiative est le fruit d’un travail acharné par des pionniers comme Maître Guy Bertrand qui en avait fait la proposition en 1976 imaginez-vous. Passant d’une opinion relativement marginale à l’époque à un appui considérable de 74% chez les Québécois, 77% chez les francophones, l’idée d’avoir une représentation à l’internationale devient de plus en plus un incontournable pour la classe politique. Les arguments sont nombreux et très convaincants. Le sport est une excellente source de cohésion sociale et créateur d’un sentiment d’appartenance qui n’est pas négligeable. Il suffit de penser aux Canadiens de Montréal qui occupent un espace médiatique considérable et qui servent de référent culturel pour de nombreux enfants et nouveaux arrivants au Québec. Le sport permet donc une représentation et de se trouver des idoles communes et positives. Certains joueurs ont même atteint un statut d’icône pour la province comme Maurice Richard, Guy Lafleur, Patrick Roy et Jean Béliveau. Ces joueurs, par leurs exploits et leur attitude, auront aidé à forger le caractère des Québécois et influencer la province. Il n’y a qu’à se rappeler l’émeute du Forum après la suspension de Maurice Richard et la symbolique derrière le joueur. Le porteur d’eau canadien-français dominant une ligue qui ne voulait pas de lui et qui le regardait de haut. Une situation à laquelle plusieurs ont pu se rattacher et obtenir une confiance et un sentiment d’accomplissement en voyant Maurice remporter des championnats et battre presque tous les records. Avoir des équipes nationales permettrait cette identification, la promotion des valeurs positives du sport comme le dépassement de soi et le travail d’équipe, mais permettrait surtout aux Québécois de véritablement participer et de voir qu’ils sont à la hauteur. Non seulement cela, mais le sport est l’une des rares activités dépassant les frontières comme l’origine ethnique, la langue et le statut social, c’est un avantage considérable dans un Québec que l’on visualise déchiré en deux camps.
#### Assumer le statut de Nation.
L’une des raisons pourquoi certaines personnes s’opposent à la création de ces équipes est le poids politique et diplomatique derrière une telle démarche. En effet, le Québec est une province au sein du Canada, mais aussi une nation reconnue par de nombreux traités nationaux ou internationaux (notamment avec la France). Le Québec est donc parfaitement en droit d’avoir des équipes nationales dans une multitude de fédérations sportives comme l’Écosse, le Pays de Galle, le Groenland et même Gibraltar. En fait, les nations non autonomes sont assez courantes dans le domaine sportif et le Québec est potentiellement une exception en ne profitant pas de ce droit qui est sien. Une décision qui s’explique probablement par un manque de volonté politique, car le projet sera chargé politiquement autant au Québec qu’au Canada. D’un côté, les indépendantistes y voient un tremplin vers l’indépendance alors que de l’autre les fédéralistes y voient une énième tentative des nationalistes d’instrumentaliser le sport pour leurs desseins. Or, le sport est foncièrement politique et supposer que le Canada ne politise pas le sport relève de la naïveté ou de l’aveuglement volontaire. Le Québec est constamment un contributeur primordial lors de la récolte olympique ou dans les championnats mondiaux, mais le Canada s’empresse toujours d’utiliser ces médailles pour renforcer le nationalisme canadien et l’unité canadienne. Avoir des équipes nationales permet au Québec d’exister en tant que Nation d’une manière tangible et de quitter le simple statut de province dans lequel le Canada tente désespérément de le garder. Comme avec la francophonie, les compétitions sportives internationales permettraient au Québec d’exister et de rayonner.
#### Un avantage pour nos athlètes.
Advenant le cas où l’aspect politique de la chose ne vous intéresse guère, il reste néanmoins des avantages considérables d’un point de vue purement sportif pour nos athlètes. Plutôt que d’avoir une poignée de nos athlètes sélectionnés par le Canada et bien souvent discriminés, nous pourrions envoyer une délégation complète, entrainée localement et ainsi avoir plus de talent développé, une meilleure visibilité pour ces derniers et la création et le maintien d’une expertise sportive n’ayant plus le besoin de s’exiler pour participer au plus haut niveau. Le fait de participer à ces compétitions permet aussi l’accueil en tant que nation hôte et donc le développement touristique, le rayonnement sportif international et l’amélioration de nos infrastructures sportives. Ce dernier point est particulièrement important lorsqu’on observe les effets positifs, de ce côté, des jeux du Québec qui sont à bien plus petites échelles.
Il me semble donc extrêmement pertinent pour le Québec de se doter rapidement d’équipes nationales dans le plus de fédérations sportives possible. Il faudra aussi offrir un financement adéquat pour permettre un épanouissement de nos athlètes et une chance de gagner dans plusieurs sports. Il ne faut pas simplement devenir un Canada moins performant, mais bien tenter d’atteindre l’excellence, car c’est bien là une des valeurs fondamentales du sport.
Si vous êtes intéressé à lire ce livre fort intéressant, il suffit de contacter Robert Bob Sirois sur Facebook pour passer votre commande. En raison de la pandémie, monsieur Sirois a dû s’occuper de la vente de son livre pour le moment.

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